Classement des meilleurs brokers matières premières au Maroc en 2025

Quelles sont les matières premières que l'on peut trader en ligne ?

Les matières premières (« commodities ») occupent une place centrale sur les marchés financiers mondiaux. Elles regroupent l’ensemble des biens physiques bruts extraits de la nature ou produits par l’homme, comme le pétrole, l'or, le blé ou le cuivre. Sur les marchés, leur cotation obéit à des lois spécifiques : leur prix est très sensible à l’offre et à la demande (climat, niveau de production, stocks, innovations industrielles…), mais aussi à la conjoncture géopolitique (tensions au Moyen-Orient pour le pétrole, politiques agricoles, restrictions d’exportation, etc.), à l’évolution des devises (souvent cotées en dollars américains), et parfois à la spéculation.

Investir dans les matières premières permet généralement de diversifier son portefeuille. Les instruments les plus courants pour accéder à ces actifs via le trading en ligne sont :

• Les CFD (« Contracts For Difference ») : contrats permettant de miser sur la hausse ou la baisse du prix d’une matière première, sans en posséder physiquement.
• Les contrats à terme (« futures ») : engagement d’acheter/vendre à une date future et à un prix fixé à l’avance.
• Les ETF (« trackers ») : fonds cotés en Bourse qui reproduisent la performance d’une matière première ou d’un panier de matières premières.

En ligne, ces instruments sont accessibles via de nombreux courtiers internationaux et plateformes régulées, ouvertes aux investisseurs résidents au Maroc.

Investir sur l’or

L’or est connu pour son statut de valeur refuge : il attire les investisseurs lors de crises économiques ou de périodes d’incertitude. Sa volatilité est généralement plus faible que celle des actions ou du pétrole. L’or reste cependant sensible à l’évolution du dollar, aux taux d’intérêt, et à la demande industrielle (bijouterie, électronique). Les ETF permettent d’y investir facilement sans gestion logistique. Au Maroc, l’or séduit surtout les profils en quête de diversification et de préservation du capital.

Investir sur le pétrole

Le prix du pétrole Brent est très volatil : il réagit fortement à la géopolitique, aux décisions de l’OPEP, au niveau des stocks et à la croissance mondiale. Les variations de prix peuvent être importantes en très peu de temps, offrant des opportunités mais aussi des risques élevés. Les CFD sont adaptés au court terme ; les ETF conviennent pour jouer les tendances secteur énergie sur un horizon plus long.

Investir sur le gaz naturel

Investir sur le gaz naturel requiert une grande tolérance au risque : son cours réagit de façon disproportionnée à la météo, aux niveaux de stockage, et à la demande saisonnière (chauffage, climatisation). Cette forte volatilité peut être source d’opportunités, mais expose à des mouvements brusques. Les CFD et contrats à terme sont les plus utilisés, mais attention à l’effet de levier !

Investir sur l’aluminium

L’aluminium est un métal de base majeur pour l’industrie (construction, transports…). Son prix dépend de la production mondiale, des coûts d’énergie et de la situation industrielle (Chine notamment). Moins médiatisé que l’or, il intéresse les investisseurs souhaitant profiter des tendances industrielles mondiales. L’utilisation d’ETF ou de CFD permet une exposition simple à ce métal.

Investir sur les céréales (blé, maïs, soja)

Les marchés des céréales sont influencés par le climat, la saisonnalité, les politiques agricoles et la demande mondiale (notamment l’alimentation animale). Ils permettent d’investir sur des actifs décorrélés des marchés financiers classiques et sont accessibles via des ETF ou des CFD. Attention : les cours peuvent réagir fortement à une sécheresse, à une annonce d’exportation ou à des conflits dans les pays producteurs. Investir sur les céréales permet de diversifier son portefeuille, mais nécessite une veille régulière.

Comment investir sur les matières premières ?

Plusieurs méthodes existent pour investir sur les matières premières, chacune présentant ses propres caractéristiques en termes de durée, de prise de risque et d’objectifs financiers. Selon que vous recherchiez un rendement rapide ou une stratégie patrimoniale à long terme, il est possible d’accéder à ces actifs physiques (pétrole, or, blé, etc.) via des produits dérivés, l’achat d’actions, ou encore sous forme physique. Voici un panorama comparatif des principales façons d’investir sur les matières premières, adapté au contexte du marché marocain.

Investir via les CFD (Contracts for Difference)

Les CFD permettent d’investir sur la variation du prix d’une matière première sans posséder l’actif sous-jacent. Vous spéculez à la hausse (“achat”) ou à la baisse (“vente”) du prix, avec une faible mise de départ grâce à l’effet de levier. Cela en fait un outil attractif pour le trading de court terme. Cependant, les risques sont accrus : l’effet de levier peut amplifier aussi bien les gains que les pertes, et ces produits ne conviennent pas à tous les profils. La réglementation varie selon les juridictions et les plateformes.

Exemple de CFD sur le pétrole

Vous pensez que le prix du baril Brent (actuellement à 70 $) va augmenter. Vous ouvrez un CFD “achat” avec un levier 1:10. Si le prix passe à 72 $, votre profit sera ×10 la variation de prix, soit un gain net de 20 $ pour 1 $ investi, hors frais et commissions. En cas de baisse, la perte est amplifiée de la même manière.

Investir via les contrats à terme (futures)

Les contrats à terme sont des instruments financiers standardisés permettant d’acheter ou de vendre une quantité précise d’une matière première à un prix fixé, à une date future convenue. Utilisés aussi bien par les investisseurs que par les professionnels pour se couvrir contre la volatilité des prix, ils offrent liquidité et transparence, mais requièrent un engagement financier et une gestion du risque importants. La livraison physique est rare : la plupart des investisseurs clôturent leurs positions avant l’échéance.

Exemple de contrat à terme sur le blé

Un investisseur achète un contrat future sur 50 tonnes de blé à 260 €/tonne, livraison dans trois mois. Si, à l’échéance, le prix du blé grimpe à 280 €/tonne, le gain sera de (280 – 260) × 50 = 1 000 € (hors frais). En cas de baisse, il subit la perte équivalente.

Investir via les ETF (Exchange Traded Funds)

Les ETF permettent d’investir indirectement dans une ou plusieurs matières premières. Ils répliquent la performance d’un actif physique (par exemple, l’or) ou d’un indice de matières premières, et s’achètent/ revendent facilement en bourse. Les frais de gestion sont généralement modérés. Les ETF conviennent à ceux qui cherchent à diversifier leur portefeuille de façon simple, sans gestion directe des contrats ou possession de l’actif.

Exemple d’ETF sur l’or

Vous achetez 10 parts d’un ETF répliquant le cours de l’once d’or. Si l’or passe de 1 800 $ à 1 900 $ l’once, la valeur de vos parts grimpe d’environ 5,5 %. Vous pouvez liquider vos parts à tout moment durant les heures de marché.

Investir dans les actions de sociétés liées aux matières premières

Acheter des actions de sociétés évoluant dans le secteur des matières premières offre une exposition indirecte : la performance du titre dépend du secteur, de la qualité de gestion et des cours des matières premières. Cela permet d’accéder à un potentiel de croissance supérieur (bénéfices, dividendes), mais aussi à un risque de marché plus large que le seul prix de la matière brute.

Exemple d’achat d’actions sur les matières premières

Vous investissez dans l’action d’une société minière cotée, exposée à l’or. Si le prix de l’or augmente fortement, et que la société réalise de bons bénéfices, le cours de l’action pourrait progresser, amplifiant parfois la hausse du métal.

Investir dans les matières premières physiques

L’achat physique (lingots d’or, pièces d’argent, etc.) représente la méthode la plus traditionnelle. L’investisseur détient l’actif, ce qui peut servir de réserve de valeur ou de protection contre l’inflation. Cependant, attention aux coûts de stockage, d’assurance, et à la liquidité parfois moins immédiate. Idéal pour les profils patrimoniaux, la diversification ou l’épargne de précaution.

Exemple d’achat d’or physique

Achat d’une pièce de 31 g d’or (une once) à 22 000 MAD. Si le prix de l’or monte à 24 000 MAD/once, la revente procure un gain potentiel de 2 000 MAD, hors frais de courtage. La vente peut nécessiter une recherche d’acheteur ou le passage par un professionnel.

Investir dans les matières premières exige de bien comprendre chaque méthode, ses enjeux, et ses risques. L’essentiel est de choisir l’approche adaptée à votre stratégie, à votre horizon d’investissement et à vos connaissances du marché.

Quelle est la matière première adaptée à votre profil d’investisseur ?

Toutes les matières premières n’ont pas le même comportement sur les marchés : certaines sont stables et recherchées en période de crise, d’autres connaissent de fortes fluctuations liées à la conjoncture ou aux enjeux géopolitiques. Ainsi, le choix des matières premières dépend avant tout de votre niveau d’expérience et de votre tolérance au risque. Adapter votre portefeuille à votre profil d’investisseur est essentiel pour gagner en sérénité et en efficacité.

🟢 Débutant : des matières premières stables et prévisibles

Pour les investisseurs qui débutent, il est conseillé de privilégier les matières premières historiques et stables. Voici les atouts de l’or et de l’aluminium :

• Or : Faible volatilité, valeur refuge face aux crises économiques, actif durablement recherché pour protéger le capital.
• Aluminium : Usage industriel diversifié (construction, automobile), demande mondiale constante, variations de cours modérées.
• Stratégies recommandées : Investir via des ETF (fonds négociés en bourse) ou des CFD à faible effet de levier, éviter le day trading et privilégier une approche de moyen à long terme pour limiter l’impact de la volatilité.

🟡 Intermédiaire : des actifs plus dynamiques et exposés à l’actualité

À un niveau intermédiaire, vous pouvez envisager des matières premières plus réactives à l’économie mondiale : pétrole et céréales. Ce choix demande une observation régulière des actualités économiques et géopolitiques.

• Pétrole : Cours influencés par la croissance mondiale, la production des pays de l’OPEP et les enjeux géopolitiques. Volatilités parfois fortes, mais tendance identifiée.
• Céréales (blé, maïs, soja) : Sensibilité aux conditions météo, à l’offre globale et à la demande internationale. Marché réactif aux politiques agricoles.
• Stratégies recommandées : Pratiquer le swing trading sur CFD ou ETF, toujours fixer des stop-loss pour limiter les pertes potentielles, suivre l’actualité du marché pour anticiper les mouvements importants.

🔴 Expert : actifs très volatils et sensibles aux données externes

Les investisseurs experts peuvent s’orienter vers des matières premières à la volatilité marquée et nécessitant une grande réactivité. Gaz naturel, pétrole en trading court terme et céréales en day trading demandent une maîtrise des outils avancés.

• Gaz naturel : Extrêmement sensible aux variations climatiques, à la géopolitique et au stockage, mouvements de prix brusques fréquents.
• Pétrole jour/jour : Day trading sur le pétrole impose une veille constante sur les stocks et publications économiques ; faible marge d’erreur.
• Céréales court terme : Les fluctuations de prix à court terme demandent un suivi attentif des rapports agricoles et des conditions climatiques.
• Outils et stratégies utilisées : Scalping (prises de position très courtes), analyse technique à l’aide d’indicateurs avancés, couverture (hedging) contre les risques, gestion rigoureuse du levier pour encadrer l’exposition au risque.

Adapter votre choix de matières premières à votre niveau et à votre façon d’investir est la clé d’une stratégie d’investissement réussie sur ce marché.

Comment choisir un courtier pour trader les matières premières ?

Investir sur les matières premières, qu’il s’agisse d’énergie, de métaux ou de produits agricoles, requiert non seulement une bonne stratégie, mais aussi le choix d’un courtier digne de confiance. La sélection d’une plateforme adaptée et sécurisée est essentielle pour protéger vos capitaux, accéder à une offre variée d’actifs et bénéficier d’outils efficaces pour passer vos ordres dans les meilleures conditions. Dans le contexte marocain, il est crucial de prêter attention à certains critères afin de trader en toute sécurité et rentabilité.

Pourquoi investir dans les matières premières ?

Investir dans les matières premières soulève souvent des interrogations : sont-elles vraiment utiles dans un portefeuille boursier ? Ont-elles un rôle pertinent face à l’offre abondante d’actions et d’obligations ? En réalité, intégrer les matières premières dans sa stratégie d’investissement permet d’ajouter une couche de robustesse, en apportant certaines qualités qu’il est difficile de trouver ailleurs. Cependant, leur place doit être réfléchie et proportionnée, car leur influence sur la performance totale du portefeuille varie selon le contexte économique.

Les matières premières se distinguent par leur évolution qui ne suit pas nécessairement celle du marché des actions ou des obligations. Leur dynamique dépend de facteurs propres — offre, demande mondiale, tensions géopolitiques ou conditions climatiques, par exemple. Ainsi, lorsque les marchés financiers traversent des périodes difficiles, les matières premières peuvent réagir différemment, atténuant parfois les effets négatifs sur le portefeuille global. Cette spécificité en fait un outil de diversification, limitant le risque lié à la concentration sur un seul type d’actif et contribuant à stabiliser la performance à long terme.

L’inflation reste une préoccupation majeure pour de nombreux investisseurs, notamment dans des périodes où le pouvoir d’achat est mis à mal. Or, certaines matières premières, comme le blé, le sucre ou d’autres produits alimentaires, voient souvent leur prix grimper en période d’inflation. Cela tient au fait que ces biens physiques sont essentiels à l’économie : une hausse générale des prix tend à se refléter rapidement dans leur valeur. Les intégrer judicieusement dans un portefeuille peut ainsi apporter une certaine protection contre l’érosion monétaire, en agissant comme une couverture naturelle.

Parmi les matières premières, les métaux précieux tels que l’or ou l’argent occupent une place particulière. Traditionnellement perçus comme des “valeurs refuges”, ils ont tendance à attirer les investisseurs lors des crises économiques, des tensions politiques ou des périodes d’incertitude. Leur rôle ? Amortir la volatilité du portefeuille, en préservant une partie de la valeur en cas de secousses sur les autres marchés d’actifs. Ils ne garantissent pas toujours une performance supérieure, mais ils apportent une forme de stabilité précieuse lors des chocs majeurs.

Enfin, les matières premières offrent aussi des opportunités tactiques. Qu’il s’agisse du pétrole, du gaz naturel ou de certaines ressources agricoles, ces actifs peuvent connaître des hausses soudaines de prix en raison de déséquilibres entre l’offre et la demande, ou d’événements géopolitiques. Pour les investisseurs avertis et attentifs à l’actualité internationale, ces mouvements peuvent constituer des opportunités de gains à court ou moyen terme. Toutefois, ils impliquent également une vigilance accrue, tant la volatilité de ces marchés peut être forte.

En résumé

Les matières premières ne constituent pas une garantie de performance, ni un rempart systématique contre les risques de marché. Cependant, intégrées de façon raisonnée dans un portefeuille diversifié, elles participent à renforcer sa robustesse : diversification des sources de risque, protection partielle contre l’inflation, amortissement lors des crises, et accès à des opportunités liées à l’évolution de l’économie mondiale. Le tout, en gardant à l’esprit que l’investissement dans cette classe d’actifs requiert une analyse régulière et une allocation proportionnée aux objectifs de l’investisseur.

Combien coûte le trading de matières premières ?

Lorsque l’on souhaite investir sur les matières premières (or, pétrole, gaz naturel, blé, etc.), il ne suffit pas d’anticiper la fluctuation des prix. Les coûts liés au trading pèsent directement sur la rentabilité de chaque opération. Cinq types de frais impactent le gain final : le spread (différence entre prix d’achat et prix de vente), la commission sur transaction, les frais de financement (swap) pour les positions conservées plusieurs jours, les frais d’inactivité et enfin, les frais de retrait pour récupérer ses gains. Mieux comprendre ces frais, savoir les reconnaître et les anticiper, c’est gagner en efficacité et optimiser votre investissement dans les matières premières.

1. Le spread

Le spread est la différence entre le prix auquel vous pouvez acheter un actif (cours acheteur) et le prix auquel vous pouvez le revendre (cours vendeur), au même instant. Ce coût existe sur chaque transaction : il est invisible mais réel et dépend de la liquidité du marché sur la matière première concernée.

Exemple de spread

Vous souhaitez trader un contrat sur le pétrole.
- Prix d’achat ("ask") : 650 MAD le baril
- Prix de vente ("bid") : 648 MAD le baril
Spread = 2 MAD par baril.
Si vous achetez 10 barils, le coût immédiat du spread sera de 20 MAD.

2. La commission sur transaction

Certains courtiers prélèvent une commission en plus, à chaque fois que vous ouvrez ou fermez une position. Cette commission peut être un montant fixe ou proportionnel à la taille de la transaction.

Exemple de commission

Vous achetez 3 lots de blé.
- Commission du courtier : 15 MAD par lot, par transaction
- Achat + vente = 2 opérations × 3 lots × 15 MAD = 90 MAD de commission totale

3. Les frais de financement (swap)

Quand une position sur matière première est maintenue d’un jour sur l’autre (overnight), des frais de financement ou "swap" sont appliqués, car vous empruntez de facto des fonds auprès du courtier. Ces frais sont prélevés chaque nuit.

Exemple de frais de financement (swap)

Vous gardez un contrat sur l’or ouvert durant 5 nuits.
- Swap quotidien : 8 MAD par nuit
- Total sur 5 nuits : 40 MAD

4. Les frais d’inactivité

Certains courtiers facturent des frais si aucun trade n'est effectué sur une certaine période (souvent plusieurs mois). Ce frais vise à compenser le coût de maintien du compte inactif.

Exemple de frais d’inactivité

Votre compte reste sans transaction pendant 7 mois.
- Frais d’inactivité du courtier : 12 MAD par mois après 6 mois d’inactivité
- Après 7 mois, vous paierez 12 MAD (uniquement un mois de frais, selon la politique habituelle).

5. Les frais de retrait

Retirer de l’argent de votre compte de trading peut engendrer des frais fixes ou proportionnels au montant retiré.

Exemple de frais de retrait

Vous souhaitez retirer 10 000 MAD après avoir vendu des contrats sur le gaz naturel.
- Taux de frais de retrait du courtier : 2%
- Frais appliqués : 10 000 MAD × 2% = 200 MAD
- Montant reçu : 9 800 MAD

Bien anticiper tous ces frais permet d’éviter les mauvaises surprises : calculer systématiquement l’impact de ces coûts, c’est préserver la performance de vos opérations sur le marché des matières premières.

Cours en direct des matières premières

Quelle est la fiscalité sur les revenus issus des matières premières au Maroc ?

La fiscalité marocaine appliquée aux revenus issus des placements en matières premières varie selon la nature de l’actif financier sous-jacent : dérivés (CFD, futures), fonds indiciels (ETF), actions de sociétés spécialisées ou détention physique de métaux précieux. Les règles applicables s’inscrivent principalement dans le régime des revenus de capitaux mobiliers, mais peuvent aussi relever d’autres catégories selon le type d’investissement et la nature de l’opération (personne physique ou morale, investissement local ou international). Il est essentiel de distinguer chaque produit et d’identifier le cadre fiscal spécifique pouvant s’appliquer au Maroc.

Pour les CFD (contrats sur différence) et les futures, qui relèvent des produits dérivés, les gains réalisés sont généralement imposés au titre des bénéfices de cession de valeurs mobilières ou produits assimilés. Pour les personnes physiques résidentes, ces gains sont intégrés à la déclaration annuelle de l’Impôt sur le Revenu (IR) sous la rubrique des plus-values mobilières, sans exonération liée à la durée de détention. Les pertes éventuelles sont généralement imputables sur les gains de même nature, sous certaines conditions. Pour les personnes morales, ces profits viennent majorer le résultat fiscal soumis à l’Impôt sur les Sociétés (IS).

Les ETF matières premières, constitués sous forme de parts assimilées à des actions, voient leurs distributions et plus-values taxées comme des revenus de capitaux mobiliers. Une retenue à la source s’applique lors de la cession ou du rachat des parts. Les personnes physiques bénéficient du barème forfaitaire de 15% pour les plus-values sur actions cotées ; toutefois, des variantes existent selon la durée de détention et les spécificités du fonds (domiciliation, fiscalité internationale, éventuels accords de non-double imposition selon la place de cotation).

Les actions de sociétés du secteur minier ou pétrolier, cotées au Maroc ou détenues via un compte titres à l’étranger, génèrent des dividendes soumis à une retenue à la source de 15%. Les plus-values à la cession relèvent du régime général des plus-values mobilières, taxées au taux forfaitaire de 15% sur la différence entre la valeur de cession et le prix d’acquisition. Une exonération peut être envisagée en cas de détention longue sous réserve de conditions strictes (notamment pour les actions cotées ou dans le cadre d’un plan d’épargne en actions marocain).

Pour les métaux précieux détenus physiquement (or, argent), la cession est assimilée à une cession de biens meubles. La fiscalité applicable concerne la plus-value réalisée, calculée sur la différence entre le prix d’achat et de vente. L’or d’investissement bénéficie d’un régime particulier (exonération de la TVA à l’achat, sous certaines conditions), et la plus-value est imposable pour les particuliers résidents, avec possibilité d’exonération ou d’abattement en fonction du montant, de la durée de détention ou de la qualité de l’investisseur (collectionneur, professionnel, etc.). Les opérations doivent être documentées pour justifier la provenance et la valeur d’acquisition auprès de l’administration fiscale.

Il convient systématiquement de tenir compte de la résidence fiscale du détenteur, du lieu de conservation des actifs, et des éventuelles conventions fiscales liant le Maroc à d’autres juridictions pour les investissements réalisés via des plateformes étrangères. Pour toute opération significative, il peut être judicieux de consulter un professionnel local afin de sécuriser la qualification fiscale retenue et la correcte déclaration des revenus.

Matières premières : comprendre l’effet de contango et de backwardation

Comprendre l’évolution des prix sur les marchés des matières premières passe par l’analyse de la courbe des prix : d’un côté, le prix « spot », c’est-à-dire le prix actuel pour une livraison immédiate ; de l’autre, les prix « à terme », pour des livraisons futures. La façon dont ces prix s’organisent (courbe ascendante ou descendante) révèle la configuration du marché : contango ou backwardation. Ces phénomènes, parfois méconnus, jouent pourtant un rôle majeur dans la rentabilité des placements sur les matières premières, et il est essentiel d’en saisir les ressorts pour prendre des décisions éclairées.

Contango : un futur plus cher que le présent

Le contango désigne une situation où le prix à terme d’une matière première est plus élevé que le prix spot. Autrement dit, acheter aujourd’hui pour être livré dans quelques mois revient plus cher que d’acheter maintenant. Ce scénario est courant pour les matières premières stockables, comme le pétrole, les métaux ou certains produits agricoles. Pourquoi ? Principalement à cause des coûts liés à la conservation des stocks (stockage, assurance, financement), auxquels s’ajoutent parfois des intérêts financiers. Ainsi, le prix à terme intègre le coût de possession de la marchandise jusqu’à sa livraison future.

Exemple concret – Pétrole en période d’excédent

Imaginons un contexte où la production mondiale de pétrole dépasse la demande, comme cela a été observé à plusieurs reprises. Les stocks s’accumulent et il devient coûteux, voire difficile, de stocker le surplus. Résultat : le prix spot du pétrole peut être relativement bas, tandis que le prix pour une livraison dans six mois est nettement plus élevé. Le marché est alors en contango, reflet du coût du stockage et des incertitudes sur la capacité d’absorption future.

Backwardation : quand l’urgence domine

Le backwardation correspond, à l’inverse, à une configuration où le prix spot est supérieur au prix à terme. Cela signifie que les acteurs du marché sont prêts à payer davantage pour une livraison immédiate que pour attendre. Cette situation survient généralement lorsqu’une tension apparaît sur la disponibilité immédiate : pénurie, hausse brusque de la demande ou événements perturbateurs. L’écart traduit l’urgence d’obtenir la marchandise. C’est une incitation pour les détenteurs de stocks à vendre rapidement, afin de profiter de cette prime.

Exemple concret – Blé pendant la guerre en Ukraine

Au début du conflit en Ukraine, qui est l’un des plus grands exportateurs mondiaux de blé, l’accès à l’offre s’est brutalement contracté. Les pays importateurs, inquiets pour leur sécurité alimentaire, se sont rués sur l’approvisionnement immédiat, faisant grimper le prix spot au-dessus des prix à terme. Ce backwardation signalait à tous la tension extrême sur le marché et l’urgence d’approvisionner rapidement.

Pourquoi c’est décisif pour les investisseurs ?

Pour les investisseurs qui utilisent des produits financiers basés sur des contrats à terme (ETF, ETC, fonds), la forme de la courbe des prix a un effet direct sur la performance. Ces produits n’achètent pas la matière première physique ; ils renouvellent régulièrement leurs contrats (on parle de « roulement »). En période de contango, remplacer un contrat proche de l’échéance par un nouveau contrat coûte plus cher, ce qui peut éroder la performance globale. À l’inverse, en backwardation, le roulement se fait à un prix avantageux, ce qui améliore le rendement potentiel. Comprendre la dynamique contango-backwardation est donc indispensable pour anticiper les conséquences sur ses investissements.

En résumé

L’analyse de la courbe des prix spot et à terme permet de mieux lire les signaux envoyés par le marché des matières premières : un marché en contango reflète souvent un excédent et des coûts de stockage importants, tandis qu’une backwardation signale habituellement un manque immédiat. Ces configurations influencent non seulement les stratégies d’achat ou de vente physiques, mais aussi la rentabilité des investissements dans des produits financiers adossés à ces marchés. Savoir les repérer et en comprendre les causes est donc un atout clé pour ajuster sa stratégie face aux évolutions du marché.

Pauline Laurore

Experte Finance

Co-fondatrice d’HelloSafe et diplômée d’un Master en finance, Pauline possède une expertise reconnue en finances personnelles, qu’elle met au service des utilisateurs pour les aider à mieux comprendre et optimiser leurs choix financiers. Chez HelloSafe, Pauline joue un rôle essentiel dans la conception de contenus clairs et pédagogiques sur l’épargne, les placements et la finance personnelle. Passionnée par l’éducation financière, Pauline s'efforce, avec chaque contenu qu’elle supervise, de fournir des informations fiables, transparentes et impartiales pour une gestion financière autonome et éclairée. À cet effet, elle a testé plus de 100 plateformes de trading afin d’aider au mieux les internautes à faire les bons choix.